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Concert à la Collégiale de Mantes la Jolie : Hommage à Francis POULENC

22/09/2013Concert à la Collégiale de Mantes la Jolie : Hommage à Francis POULENC    

 

concert

MartialCAILLEBOTTE (1853-1910)


MartialCaillebotte naît en 1853 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne.Il est le quatrième garçon d’une fratrie dont on connaît surtout Gustave, lepeintre impressionniste. Gustave et Martial seront très proches toute leur vie,et les deux jeunes hommes exercent dans cette famille aisée leurs passionsdiverses, dont certaines sont communes aux deux frères comme la philatélie oules régates en voilier.

Martialpratiquera aussi le nouvel art de la photographie, dont les techniquesinfluenceront la peinture de Gustave, comme l’a mis en lumière la récenteexposition du Musée Jacquemart-André consacrée aux frères Caillebotte.

Vivantavec son frère dans un bel appartement du Paris haussmannien, Martial fait sesétudes au Conservatoire National de Musique et de Danse où il travaille lepiano avec Antoine Marmontel et la composition avec Théodore Dubois. Ilcommence alors à composer des pièces pour piano, orgue, des mélodies, etc.

Aprèsson mariage en 1887 avec Marie Minoret, il s’installe et publie quelques-unesde ses œuvres chez Hartmann : L’Enfant Prodigue, épisode biblique, le psaume132 pour soli, chœur et orchestre, une Valse pour piano, un drame patriotiqueRoncevaux, toutes des compositions dans le goût du temps. Certaines sontdédiées au demi-frère aîné de Gustave et Martial, Alfred, alors curé deNotre-Dame de Lorette, où fut baptisé Claude Monet, futur protégé de Gustave.

Beaucoupdes œuvres de Martial Caillebotte reposent encore dans de grands cartons conservéspar la famille ou à la Bibliothèque nationale de France et on peut se demanderpourquoi elles n’ont jamais été publiées, ou presque. Cela s’explique sansdoute par l’aisance matérielle des Caillebotte grâce à laquelle Martial n’avaitpas à vendre sa musique, tout comme Gustave qui achetait les tableaux de sesamis peintres à court d’argent, au lieu de chercher à faire connaître lessiens. Cela peut aussi être le résultat d’une grande modestie de la part deMartial Caillebotte, qui a suivi ses inspirations et composé sans contraintesni souci du qu’en dira-t-on une musique où transparaissent ses convictions etnotamment une foi sincère, fortement teintée de mysticisme.

MartialCaillebotte a composé presque jusqu’à sa mort en 1910 et a défendu avec Renoir l’héritagede son frère et sa collection de tableaux.


Psaume 132 « Eccequam bonum » et Dies Irae


MartialCaillebotte a dédié le Psaume 132 – Ecce quam bonum - à son demi-frère aînél’Abbé Alfred Caillebotte, curé de Notre-Dame de Lorette. La foi de MartialCaillebotte l’avait poussé à écrire de nombreuses pièces religieuses, dontcertaines furent conservées dans les archives de la tribune de l’égliseNotre-Dame de Lorette.

LePsaume 132, d’une dimension relativement importante, y fut interprété en 1886. MartialCaillebotte reprend ainsi une conception qui remonte à Jean-Sébastien Bach.

Entermes de langage musical, comme le souligne Anacole Daalderop, dans un exposéintitulé « Gustave et Martial Caillebotte pour l’UFR de Musique et Musicologiede Paris IV-Sorbonne », on ne trouve pas « d’innovation fondamentale dans lelangage musical de Martial Caillebotte, comme ce peut être le cas chez Wagnerou Debussy, […] mais des reprises thématiques, par registre ascendant, quipeuvent apparaître comme une signature de l’artiste, puisqu’on retrouve ce mêmeprocédé plusieurs fois dans d’autres œuvres ». Il souligne égalementl’utilisation d’intervalles harmoniques d’octaves « à vide » et de formules decadences « énigmatiques, demi-cadences, chromatismes suspendus » qui pourraientêtre la preuve d’« une volonté discrète du compositeur de rompre avecl’académisme, sans toutefois exploser le cadre conventionnel. »

Cesdeux œuvres  religieuses, Ecce quambonum et Dies Irae portent donc la marque de ce que l’on a appelé plus tard lepost-romantisme, fait à la fois de sentimentalisme harmonique et d’audacesfugitives dans la composition.



GabrielFAURÉ (1845 – 1924)


Fils d'un instituteur devenu directeur d'école normale,Gabriel Fauré suit dès l'âge de 9 ans les cours de l'école de musique fondée en1853 par Louis Niedermeyer. Élève et ami de Saint-Saëns qui lui fait découvrir Schumann, Liszt et Wagner ; c'estcomme organiste que Fauré fait ses débuts à Rennes (1866). Après la guerre de1870, on le retrouve titulaire à Saint-Honoré d'Eylau, et il participera à lafondation de la Société nationale de musique. Nommé en 1877 maître de chapelleà la Madeleine, il retrouve cette même année l'école Niedermeyer, comme professeur.

Parallèlement, il est un hôte apprécié des salonsparisiens où son caractère, ses qualités pianistiques et d'improvisation fontmerveille. En 1892, Fauré est nommé inspecteur des Conservatoires. En 1896, ilest titulaire du grand orgue de la Madeleine, puis succède à Massenet commeprofesseur de composition au Conservatoire, où il comptera de nombreux etprestigieux élèves : Florent Schmitt, Charles Koechlin, Nadia Boulanger, Ravel.

A partir de 1903, le compositeur est atteint detroubles auditifs qui évoluent vers une surdité quasi totale, ce qui nel'empêche pas, lui qui n'était pas passé par l'enseignement officiel duConservatoire, d'en devenir le directeur en 1905. En 1909, c'est l'Institut(Académie des Beaux Arts) qui l'accueille en son sein.

C'est un homme au faîte de la gloire qui s'éteint en1924, et à qui la patrie reconnaissante accorde l'ultime honneur des obsèquesnationales.


LeCantique de Jean Racine valut à son auteur le 1er Prix de composition en 1865et marqua la fin de ses études à l’Ecole Niedermeyer. Trois quatrainsdéveloppent un thème essentiellement mélodique dans une polyphonie limpide,soutenue par les triolets continus d’un accompagnement délicat et raffiné.



FrancisPOULENC (1899-1963)


FrancisPoulenc fut l’un des grands mélodistes du XXe siècle. Poulenc était en grandepartie autodidacte en tant que compositeur. Au début des années 1920, ilfaisait partie du « Groupe des six », qui a mené le mouvement néo-classique,basé à Paris, en rejetant l’émotion exagérée du romantisme. Après la mort d’unami dans les années 1930, Poulenc redécouvre la foi catholique et remplace lanature ironique du néo-classicisme par une profondeur spirituelle retrouvée. Deson propre aveu, Poulenc n’était pas révolutionnaire, mais la simplicitétransparente de sa production, vocale et de chambre notamment, le range auxcôtés de François Couperin et de Maurice Ravel, et, avec eux, se place comme leplus français des musiciens français.


Litanies à la Vierge noire, Priez pour paix et Gloria

Les Litanies à la vierge noire ont été composées à la suite d’un épisode tragiquede la vie de Francis Poulenc. En août 1936, ayant appris la mort brutale ducompositeur Pierre-Octave Ferroud, il décide de se rendre en pèlerinage àRocamadour, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. La visite de ce lieule bouleverse, il achète une petite image du texte des Litanies à la Vierge.

Lesoir même, il commence à composer sur le texte récité par les pèlerins, etachève en sept jours seulement les Litanies à la Vierge noire pour chœur defemmes à trois parties et orgue, prière émouvante d’humilité, transparente deferveur et de « dévotion paysanne », selon une expression de Poulenc.


Priezpour paix, œuvre pour soprano et piano fut composée dans les sombres jours dela crise de Munich (1938), sur un texte du duc Charles d’Orléans (1394-1465).Poulenc écrivit : « J’ai essayé de donner ici une impression de ferveur etsurtout d’humilité (pour moi la plus belle qualité de la prière). C’est uneprière de sanctuaire de campagne ». Ce n’est pas qu’une musique religieuse :subtilement, elle cherche à atteindre une atmosphère médiévale hiératique, enphase avec le poète.


Composé de mai à septembre 1959, le Gloria estl’avant-dernière œuvre religieuse de Poulenc. Ce dernier y met une vervesouvent plus proche de l’esprit profane que de la tradition sacrée et s’enexplique en disant : « J’ai pensé, simplement, en l’écrivant à ces fresques deGozzoli où les anges tirent la langue, et aussi à ces graves bénédictins quej’ai vus un jour jouer au football ». Par sa simplicité radieuse, le Gloriaapparaît comme le pendant heureux des Litanies. On y retrouve toutes lesfacettes du personnage et du compositeur Poulenc : jubilation, malice,tendresse, mélancolie, lyrisme, méditation, sérénité...

 
Dernière modification : 05/09/2013

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